Édith Azam : la poésie comme défibrillateur (dimanche, 02 septembre 2007)
Il y a le sourire des poignets & son report dans un vieux cahier d’écriture, un vieux cahier d’écriture plein de bulles & d’amour & de transfert… l’histoire d’amour d’une bouche écorchée…
Édith Azam est un drôle de loustic. Létika Klinik un drôle de livre. Je ne sais pas comment on va le lire ce livre, comment on va la lire Édith Azam qui a le cœur qui bat comme celui des oiseaux. Comment on va lire le Perrier qui fait des bulles & les médicaments qui cailloutent, les zécureuils, lé zoiso, les zoizozécureuils & les oiseaux-biscottes, Gros Matou & Mauricette… ce qui tangue, qui fait coexister ce qu’il y a de plus simple, de plus signifiant aussi & ce qu’il y a de plus subtil & de plus inventif dans cette langue qui est celle d’Édith Azam.
Cette langue se fait dans les bulles, dans la bouche, dans l’écriture du sourire des poignets, les yeux, les yeux bleus. Cette écriture qui nous regarde & nous demande de la regarder, a une incroyable manière d’exister, de respirer, d’aspirer & de souffler, d’ébranler le monde & donc le lecteur, de l’éprouver par ricochets successifs & de plus en plus vifs, nets, tranchants jusqu’à la noyade, à l’asphyxie.
Édith Azam travaille le récit au présent d’une expérience personnelle. Ce que nous lisons est un poème rendu au point de rupture, juste avant la libération – provisoire – du poète, de la femme, d’un qui serait l’accueil – l’écueil ? – de l’autre.
Il faut voir & entendre Édith Azam lire ses textes pour saisir tout ce qu’il y a de juste dans son approche absolument naturelle du texte, de la voix & du corps, une seule personne, une totale unité, le révélateur de soi-même à soi sans fin, personne devient cette personne, celle-là, toute de fragilité, apeurée mais rapide comme un écureuil, légère comme un oiseau, solide comme la mer qui jamais ne s’arrête, comme une fille qui n’aime pas qu’on lui coupe la parole.
Jamais installée, cette poésie est un objet verbal résolu – absolu ? – qui retravaille le monde, en l’agrégeant autour de la possible existence d’une plus grande légèreté. Pour cela l’écrivain aura du faire le travail d’une qui est un & qui doit retrouver le féminin partagé loin de l’aile orange mais tout de même, hui, dans le transfert des yeux bleus de la psychiatre à travers un accord-désaccord où chacun dit bien, entend bien, l’illusion du même & reconnaît en chacun ce qui fonde l’incommunicable.
C’est à vif, toujours un beau paquet de nerfs – souple pourtant – & absolument archaïque, sans confort, sans concession, ni calcul. Cette poésie, qui vient de très loin pour nous toucher très près, est celle d’une vraie présence, physique & mentale qui bouleverse, à tout le moins, le monde qui l’entoure aussi cliniquement désordonné soit-il.
D’une richesse sonore détonante, arc-boutée à une énergie qui se régénère sans cesse d’envoyer les syllabes vers l’autre, la poésie d’Édith Azam agit comme un défibrillateur pour les cœurs les plus abîmés & même les plus secs.
Édith Azam est un drôle de loustic. Létika Klinik un drôle de livre. Je ne sais pas comment on va le lire ce livre, comment on va la lire Édith Azam qui a le cœur qui bat comme celui des oiseaux. Comment on va lire le Perrier qui fait des bulles & les médicaments qui cailloutent, les zécureuils, lé zoiso, les zoizozécureuils & les oiseaux-biscottes, Gros Matou & Mauricette… ce qui tangue, qui fait coexister ce qu’il y a de plus simple, de plus signifiant aussi & ce qu’il y a de plus subtil & de plus inventif dans cette langue qui est celle d’Édith Azam.
Cette langue se fait dans les bulles, dans la bouche, dans l’écriture du sourire des poignets, les yeux, les yeux bleus. Cette écriture qui nous regarde & nous demande de la regarder, a une incroyable manière d’exister, de respirer, d’aspirer & de souffler, d’ébranler le monde & donc le lecteur, de l’éprouver par ricochets successifs & de plus en plus vifs, nets, tranchants jusqu’à la noyade, à l’asphyxie.
Édith Azam travaille le récit au présent d’une expérience personnelle. Ce que nous lisons est un poème rendu au point de rupture, juste avant la libération – provisoire – du poète, de la femme, d’un qui serait l’accueil – l’écueil ? – de l’autre.
Il faut voir & entendre Édith Azam lire ses textes pour saisir tout ce qu’il y a de juste dans son approche absolument naturelle du texte, de la voix & du corps, une seule personne, une totale unité, le révélateur de soi-même à soi sans fin, personne devient cette personne, celle-là, toute de fragilité, apeurée mais rapide comme un écureuil, légère comme un oiseau, solide comme la mer qui jamais ne s’arrête, comme une fille qui n’aime pas qu’on lui coupe la parole.
Jamais installée, cette poésie est un objet verbal résolu – absolu ? – qui retravaille le monde, en l’agrégeant autour de la possible existence d’une plus grande légèreté. Pour cela l’écrivain aura du faire le travail d’une qui est un & qui doit retrouver le féminin partagé loin de l’aile orange mais tout de même, hui, dans le transfert des yeux bleus de la psychiatre à travers un accord-désaccord où chacun dit bien, entend bien, l’illusion du même & reconnaît en chacun ce qui fonde l’incommunicable.
C’est à vif, toujours un beau paquet de nerfs – souple pourtant – & absolument archaïque, sans confort, sans concession, ni calcul. Cette poésie, qui vient de très loin pour nous toucher très près, est celle d’une vraie présence, physique & mentale qui bouleverse, à tout le moins, le monde qui l’entoure aussi cliniquement désordonné soit-il.
D’une richesse sonore détonante, arc-boutée à une énergie qui se régénère sans cesse d’envoyer les syllabes vers l’autre, la poésie d’Édith Azam agit comme un défibrillateur pour les cœurs les plus abîmés & même les plus secs.
Létika klinik par Édith Azam
48 pages, 14X19, 10 €, isbn : 2-9524151-6-1
http://dernier.telegramme.free.fr/
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