David Gascoyne (vendredi, 18 avril 2008)
CHAMBRE D’HÔTEL*
« Lorsque la lueur d’un triste dimanche,
Glissant à travers la pluie, argentait
La pierre grise de la ville,
Couchés côte à côte, sans une parole,
Au-dessus des quais pavés de cette île
Qu’entourait le flot en crue de la Seine,
Nous contemplions fixement
Un plafond aride et blanc — comme si
Nous étions pour toujours ensevelis
Au fond d’un chagrin taciturne.
Et quand, à la fin, j’ai tenté de prendre
Ta main dans ma main, et de t’incliner,
Visage étranger, vers mes lèvres,
Tu as quitté d’un bond le lit, tu as
Traversé la chambre et, debout, longtemps
Regardé sous le rideau de la vitre
Les platanes qui se penchaient
Pour interroger comme toi le fleuve,
Question sans réponse et tout aussi vieille
Que l’infortune de la terre. »
David Gascoyne
Miserere
Traduit de l’anglais par Jean Walh,
Miserere
Traduit de l’anglais par Jean Walh,
Jean-Jacques Mayoux, Armand Guibert,
Yves de Baiser, Jean Mambrino, Pierre Leyris,
Pierre Ostev Soussouev, David Kelley,
François Xavier Jaujard*, Paul Le Jéloux
Postface de Robin Skelton
Postface de Robin Skelton
traduite par Michèle Duclos
Granit, 1989
Granit, 1989
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