Colette Fellous (lundi, 21 juillet 2008)
« Dès que je continue à écrire comme ce soir, comme dans tous ces autres soirs où je reste cachée dans une chambre de Lisbonne, de Paris ou de Séville, je sais que toujours, par-dessus mon épaule, l’été est là qui m’accompagne et me regarde. Il est un temple de poche. Il protège un secret que lui seul sait tenir, il me fait avancer, me donne l’élan de vivre, de recomposer encore et toujours ce dont je crois avoir été témoin, il est un langage, avec ses codes, ses rites, ses règles, ses exceptions. Je le connais maintenant sur le bout des doigts, il est venu à moi très simplement, sans aucun effort. J’étais chaque matin au rendez-vous. Le chemin rouge, le ciel, les barques renversées sur la plage, un silence splendide, une lumière violette, qui battait, par secousses. Vers dix heures, les autres apparaissaient, peu à peu, par petits groupes, une serviette ou une chemise sur l’épaule. Je savais que tous ces instants resteraient immobiles, intacts, suspendus à jamais. Ils étaient nos gardiens. De début juillet à la fin septembre, l’école de l’été ne fermait jamais. Elle était une séance permanente.»
Colette Fellous
Plein été
Gallimard, 2007
Plein été
Gallimard, 2007
Avec ces mots, doux, de Colette Fellous,
je souhaite à chacun sa part d'été.
17:54 | Lien permanent
Commentaires
Merci de tes mots d'été. Laisse-moi t'envoyer les miens pour apaiser la chaleur.
"Dans l'après-midi, de sombres nuages recouvrent soudain le ciel, l'air prend une teinte mystérieuse. Un violent orage éclate. La pluie s'abat sur le toit et les fenêtres, d'où s'élèvent aussitôt comme des cris déchirants. Je me déshabille entièrement, et sors tout nu sous l'averse. Je me savonne les cheveux, le corps et me lave sous cette douche naturelle. Je me sens merveilleusement bien. Je ferme les yeux et hurle à tue-tête des mots sans suite. Les grosses gouttes me frappent comme des cailloux. Ces pointes de douleur semblent faire partie d'un rituel d'initiation. Elles frappent mes joues, mes paupières, ma poitrine, mon ventre, mon pénis, mes testicules, mon dos, mes jambes, mes fesses. Je ne peux même pas garder les yeux ouverts. De cette douleur se dégage un sentiment d'intimité avec le monde, comme si enfin il me traitait justement."
Haruki Murakami
Kafka sur le rivage
Belfond, 2006
Bon repos à Sophie et toi
Je vous embrasse
Écrit par : Dominique Quercioli | lundi, 21 juillet 2008
Bonjour Madame FELLOUS
Je porte le même nom que vous, je suis née dans le même pays à trois ans de différence et quand j'ai lu "plein été", je me suis demandé si nous n'étions pas voisines ou camarades de classe parce que la façon dont vous alignez les mots nous replonge dans notre enfance et le goût du frigolo à la pistache enrobé de chocolat revient sur notre langue tout comme les jeux de noyaux d'abricots nous rendent nostalgiques. Quel beau livre, il se savoure comme un poème, une sucrerie extraordinaire, un retour vers un paradis qui me manquera toujours, la douceur de vivre en Tunisie que j'ai quittée voilà 45 ans et que je n'ai jamais pu revoir. Merci pour le doux moment que j'ai passé avec votre "plein été". Cordialement, Suzy FELLOUS de Normandie
Écrit par : pouthas | dimanche, 10 août 2008
Merci chère Suzy de votre lecture, c'est Claude Chambard que vous devriez aussi remercier car c'est grâce à lui que vous avez pu lire ce livre. Je suis justement en Tunisie, à Sidi-Bou-saïd, et la douceur de cette terre n'a pas changé, vous devriez un jour y revenir passer quelques jours.....Etiez-vous aussi au Lycée Carnot ?
Bel été !
Écrit par : colette | mardi, 12 août 2008
Ma première visite sur Internet, a été pour vous. Quelle joie d'apprendre que vous êtiez à SIDI-BOU-SAID en Aôut dernier. Ne jugez pas mal la forme de mon commentaire qui n'en n'est pas un, car vous y trouveriez bien des défauts.....notamment, celui de ne pas savoir aller à la ligne......... Amical Coucou et Bonjour. Le 22 Septembre 2008.
Écrit par : René AGERT | lundi, 22 septembre 2008
Chère Colette Fellous,
Résolue à m'initier aux méthodes de communication
actuelles, je possède un site internet depuis une
semaine et ma première recherche est, bien naturel-
lement pour vous. Quelle surprise de vous savoir
livrée à tant d'activités ! En effet, l'imaginaire aidant,
je retiens de votre livre "plein été" une image de
vous, seule, dans votre cuisine, le regard dirigé bien
au delà de votre fenêtre, vers votre horizon parisien
le plus lointain. Enfin, j'espère tout de même que vous trouverez un peu de temps pour me donner
l'avis que je venais chercher auprès de vous. Il me
faut vous dire avoir revu et corrigé quelque peu mon
ouvrage. Bien amicalement.
Ecrit par : Jacqueline Bouchoux Lajtner ce lundi
14 octobre 2008
Écrit par : Jacqueline Bouchoux Lajtner | lundi, 13 octobre 2008