La descente de l'Escault (jeudi, 13 novembre 2008)
Largement salué lors de sa première édition la Descente de l’Escaut, est réimprimée à juste raison. Attendue par tous ceux qui avaient découvert Franck Venaille trop tard, ou loupé l’événement. Il est vrai qu’entre temps Chaos (Mercure de France, 2007) est venu corroborer tout le bien que l’on pouvait penser du travail d’écriture de Franck Venaille. Mais cette Descente de l’Escaut est un livre un peu à part, grand œuvre peut-être de ce poète incontournable. Une parole digne au cœur d’une souffrance implacable car c’est le chant qui sauve. C’est le chant – le lied – qui révèle, qui peut dire la douleur, la rage, l’impossible, la fatigue, ce qui est muet de naissance, réaliste et secret, ce qui tremble dans la vase, l’enfant qui joue près des remparts, l’homme meurtri, le chant très lointain, très proche, dans l’étrave du steamer, dans les flots de l’Escaut, dans les saccades nerveuses qui agitent le corps du poète. La descente de l’Escaut, la descente au fond de soi, dans le désordre et la douleur, la descente dans le chaos de soi en soi… L’eau, la brume, le poète, indéfectiblement vivant.
Claude Chambard
Franck Venaille
La Descente de l’Escaut
Obsidiane (2e édition)
17x23 ; 180 p. ; 15 €
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