Franz Kafka, Journal (lundi, 25 mai 2009)
“Celui qui, vivant, ne vient pas à bout de la vie, a besoin d’une main pour écarter un peu le désespoir que lui cause son destin – il n’y arrive que très imparfaitement –, mais de l’autre main, il peut écrire ce qu’il voit sous les décombres, car il voit autrement et plus de choses que les autres, n’est-il pas mort de son vivant, n’est-il pas l’authentique survivant ? Ce qui suppose toutefois qu’il n’ait pas besoin de ses deux mains et de plus de choses qu’il n’en possède pour lutter contre le désespoir.”
19 octobre 1921
Journal, traduit par Marthe Robert, Grasset, 1981
13:37 | Lien permanent
Commentaires
Je suis justement en train de me plonger dans le Journal. Qu'une main nous suffise, pour tenter de dire sous les décombres.
Écrit par : marie | lundi, 25 mai 2009
chaque fois redécouvrir l'immense capacité de grand écart que recèle ce livre pour chacun inépuisable (et sommes-nous pourtant si nombreux à le savoir ?)
Écrit par : Hab | mardi, 26 mai 2009