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Ariane Dreyfus, « Les compagnies silencieuses » (lundi, 24 mars 2014)

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Le lendemain du jour

 

« Comme une femme se glisse sous un homme

Je lis votre écriture

 

Ou alors c’est moi qui écris couchée

La page blanche fait cette lumière où j’oublie de me voir

Toujours commencée

Il y a un côté où l’encre n’est pas sèche

Qui mène jusqu’à vous

 

Quand vous me lisez vous le dites

Ou jamais

Je prends toutes les étoffes selon la chaleur

Les morceaux de vie selon

Ma bien future mort

 

Je n’étais pas penchée sur le vide

Une femme sur un homme

 

Qui écrit n’est pas longtemps une jeune fille

Plutôt souvent

 

Il faut des mots pour se glisser entre eux

Y voir

Aucun n’est vrai tout seul

Heureusement le tumulte ne refuse pas la main

 

Tant de poèmes que je suis cachée dans toute la forêt ?

C’est vous qui choisissez

 

L’écorce que vous dites que j’ai touchée. »

 

 

Ariane Dreyfus

Les compagnies silencieuses

Flammarion 2001

14:38 | Lien permanent | Tags : ariane dreyfus, les compagnies silencieuses, flammarion