Michaël Glück, « Tournant le dos à » (mercredi, 13 août 2014)
© : C. Chambard
10.
on parle pour
ne pas laisser place
au goût de la terre
on fait comme
on tient debout
on dit il elle
ne sait qui
tient l’autre
les lits sont défaits
les guerres passées
les étreintes aussi
deux oublient
11.
ce qui est fait ce peu
dit : un legs ce n’est pas plus
ce qui se transmet sans savoir
une errance de la matière
dit encore c’est encore
corps qui se reproduit
retient le vieux code
depuis genèse du vivant
se tue au labour
lire ce va-et-vient
boustrophédon ou
travail de la navette
22.
et c’est un autre jour et
un autre cela fait une vie
et c’est un temps et le temps
entre les doigts n’est rien
un oiseau traverse les yeux
battement de cils
à peine le temps du cœur
d’un écureuil
qui bat au poignet
à peine le temps de se retourner
de jeter le sel
par-dessus l’épaule »
Michaël Glück
Tournant le dos à
Lanskine, 2013
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