Claude Dourguin, « Villes saintes » (mardi, 18 novembre 2014)
« Villes protégées, interdites, inaccessibles, villes données,
offertes quand on prête écoute au chemin et à la voix qui tombe des arbres.
*
Enceintes silhouettées entre ciel et colline, bleues, ocres, roses, rouges – bienheureux peintres.
De la dureté à la douceur. Guerriers et rêveurs. Des mathématiques à Dieu. Des chevaliers du Temple à François d’Assise.
Regardez, là-bas, cette échancrure du ciel soudain : c’est elle, la voici.
*
On approche de la ville sainte – qui ne le sentirait ? La voie se resserre. Le chemin se raidit, s’escarpe, devient sentier en lacets. Enfin deviné, l’ultime rétrécissement de la porte.
Là-bas je serai apaisé
ma soif sera étanchée
la fatigue et la poussière du chemin
s’envoleront
là-bas je serai nouveau-né
*
En quête de l’exigeant refuge, le pas tenace, d’invincible lenteur se concilie une à une les ombres du chemin.
Sentiers accrochés à la montagne. Ravins. Escaliers à flanc de précipice, passage en surplomb.
Au bord du gouffre, la ville, parce qu’elle est la main qui retient d’y tomber ? »
Claude Dourguin
Villes saintes
Coll. Vérité intérieure, dirigée par René Daillie
Solaire/Fédérop, 1987
18:33 | Lien permanent | Tags : claude dourguin, villes saintes, solairefédérop