Guillaume Decourt, « Le cargo de Rébétika » (dimanche, 01 octobre 2017)
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« VI
Grupetta est bien jolie.
Elle est bien gentille mais n’entend que peu
ce que mon intérieur demande, un couscous
ou bien son fameux bœuf bourguignon qui me comble
tant et tant.
Je n’ai droit qu’à du réchauffé :
tambouille qu’elle prépare au retour de la chasse aux huîtres.
X
C’est peu dire qu’à l’Hôtel de l’Existence nous jouîmes,
elle criait si fort qu’au matin les hommes
de chambre tenaient leurs yeux baissés.
Et le petit déjeuner ! Par les meurtrières on apercevait les mouettes
en croquant nos tartines. Je puis dire
que cela ressemblait au bonheur comme
deux gouttes d’eau.
XVI
Une olive entre deux seins semblait
une tache de vin,
elle avait aussi un grain de beauté sous l’aisselle
droite, ses amants anciens, austères, n’en firent point leur miel,
Grupetta.
XXIV
Je connus Rébétika par le biais de l’acupuncteur. Elle louait mansarde
dans son arrière-cour et flânait à heure fixe autour de
la Fontaine aux Affins. Plus que son tape-cul
ce fut son sourire dilapidé qui
me fit percer le judas. Dure d’oreille et la salive propre comme
atout premier. Elle ne fut pas insensible à mes
bégaiements de soutier.
Nous signâmes pour une barcarolle bien déterminée.
XL
Grupetta, Rébétika.
J’ai pêché à la senne des petits poissons de remembrance
dont on peut manger la tête et la queue
sans frémir.
Grupetta, Rébétika. »
Guillaume Decourt
Le cargo de Rébétika
Lanskine, 2017
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