UA-62381023-1

Philippe Rahmy, « Monarques » (mardi, 05 décembre 2017)

topelement.jpeg

DR

 

« Tel-Aviv. Nulle envie de quitter ma chambre. Il fait beau. Les oiseaux chantent et je pleure comme, trente ans plus tôt, je pleurais la mort de mon père. Il y aussi ces lettres rouges sur fond blanc, cette histoire dans l’histoire. Herschel Grynszpan, mort, mon père, mort, et moi qui fait semblant de vivre, incapable de trouver des mots pour dire combien j’aimais ce père, pour raconter l’histoire de Grynszpan, parce que je porte un secret, un petit tas malpropre qui m’empoisonne depuis trop longtemps. Il faudrait reprendre au début. Ouvrir la matriochka de ces récits emboîtés pour les poser à plat. Répliques l’une de l’autre, grande Histoire et petites histoires, elles affichent toutes le même sourire figé. Le même masque mortuaire. »

 

Philippe Rahmy

Monarques

La Table ronde, 2017

17:06 | Lien permanent | Tags : philippe rahmy, monarques, la table ronde