Natsume Sôseki, « 16 septembre 1916 » (lundi, 16 septembre 2019)
Surtout connu pour ses romans et nouvelles – Je suis un chat, Botchan, Oreiller d’herbes, Petites contes de printemps, À travers la vitre… –, Sôseki a écrit tout au long de sa vie des poèmes en chinois classique (kanshi) qui sont des merveilles de précision, d’émotion, et qui, utilisant les modalités de la poésie chinoise la plus classique, expriment le plus justement sa pensée, son existence, preuves magnifiques d’une rare lucidité sur lui-même et son temps.
« Quand la pensée s’attache au blanc nuage, l’esprit se pose.
À voir sa propre silhouette, on se sent en compagnie.
Discrètes fleurs s’ouvrant sans effort près de ce ruisselet ;
Fine pluie venant paisiblement delà cette fenêtre.
Prendre sa canne pour aller jusques aux stèles brisées ;
Alarmer des oiselets en passant le pontet moussu.
Les fragrantes orchidées que conserve un vallon désert,
Une exhalaison dans le pays des êtres de valeur. »
Natsume Sôseki
Poèmes
Traduit du chinois (Japon), présenté et annoté par Alain-Louis Colas
édition trilingue, chinois, japonais, français
Le bruit du temps, 2016
15:31 | Lien permanent | Tags : natsume sôseki, 16 septembre 1916, poèmes, alain-louis colas, le bruit du temps