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Frédéric Boyer

288422736.jpg« Plus nous regardions les vaches plus nous nous haïssions. À quoi aurions-nous ressemblé sans les vaches ?
Elles inondent les prés de leur géométrie massive et lente.
Toutes les fois où les vaches pensent à la mort, quelqu’un tue une vache. Dans chaque vache il y a quelqu’un à tuer. Un monstre à sacrifier qui n’est pas la vache elle-même mais très probablement nous-mêmes.
Nous disons : si la vache maîtrise le langage – et donc son application – elle doit forcément savoir ce que signifient les mots. Et nous la frappons sans retenue quand elle ne sait pas et qu’elle ne vient pas à l’appel de son nom de vache.
Probablement que les vaches nous rappellent impitoyablement quelqu’un.
Les vaches ont trouvé ennuyeux de n’aimer personne. Pourquoi aiment-elles ce qu’elles aiment sinon pour ne pas aimer personne, sinon pour ne pas mourir seules – ce à quoi elles n’échapperont pas ?
Le poison ce fut d’espérer qu’elles puissent exprimer un jour ce qu’elles aimaient. »
Frédéric Boyer
Vaches
P.O.L, 2008
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Frédéric Boyer
à propos de Vaches
et de sa traduction réjouissante des Aveux de saint Augustin,
– ces deux livres aux éditions P.O.L –
à ses côtés Isabelle Baladine Howald et Guy Chouraqui
à la librairie Kléber à Strasbourg le 26 mars 2008  à 17h30.

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