Jean-Claude Martin, « Tourner la page »
« L’homme caressait les chevilles, les mollets, les genoux de la jeune femme. Une érection pour rien. Elle semblait lui en vouloir d’une trahison ancienne. Il palabrait, promenait sans arrêt ses mots sur sa peau. La perdait irrémédiablement dans ce soir d’été. À un moment, il aventura la main sous sa robe. Elle le laissa faire, puis se leva et l’abandonna au bord de la rivière. Petite douleur d’un soir si doux…
Elle avait de bien beaux seins. Qui m’empêchaient de voir son âme. Et sont plus agréables à caresser. Qui aimons-nous quand nous aimons ? Nous avons tant besoin d’être bernés. Derrière notre peau, quoi ? L’illusion seule est notre espoir. Et que l’air du matin ait toujours l’air du premier matin du monde… »
Jean-Claude Martin
Tourner la page
L’Escampette, 2009
Onzième page pour fêter les 20 ans de L’Escampette
en revenant & en rêvant de Chauvigny