Lionel Bourg, « J’y suis, j’y suis toujours »
« Rien ne devrait avoir de terme.
La route pas plus que le chemin.
La houle ample des gestes amoureux, le babil des nourrissons ni le vers du poème béquillant pied à pied, le bruit du cercueil que l’on cloue dans la poitrine, l’orage, l’averse ou, l’hiver, les merveilles de la neige.
Interrompant le pas, j’ai chuchoté deux ou trois mots à celle que j’accompagne.
Elle sourit. Me montra des cageots moisis, les cieux striés d’éclaboussures, une bicoque à cheval sur la voûte enjambant la rigole qui moussait sur l’asphalte.
Nos doigts s’unirent.
Nous fûmes émus. Un peu. Beaucoup. L’amour n’a pas d’âge. »
Lionel Bourg
J’y suis, j’y suis toujours
Fario, 2015
pour le 20 octobre 1990