John Ashbery, « Le serment du Jeu de Paume »
« Le ticket
L’expérience de t’écrire ces lettres d’amour…
Clôtures inconcluantes, rien, pas même, de l’eau dans tes yeux, l’air de tout et de rien
Le jardin dans la brume, peut-être, mais l’égocentrisme compense tout ça, les caroubiers en hiver, blanchis
Sa main ne menant nulle part. La tête dans le jardin, des érables, une souche vue à travers un voile de bouteilles, ruptures –
Tu n’avais nulle permission d’entreprendre quoi que ce soit, t’efforçant d’exécuter les ordres déments que l’on t’avait donné de raser
La boîte, rouge, drôle d’aller sous terre
Et, méfiant sans raison, boue du jour, le plaid – j’étais à tes côtés là où tu veux être
Là-bas dans la petite maison occupé à t’écrire.
Bien qu’ensuite les larmes aient l’air de putois
Et position difficile que la nôtre d’illuminer le monde
D’effroi, enrageant de bouillie, encore la souche
Et comme toujours par le passé
Le regard scientifique, parfum, millions, rire géant
C’était là une échelle mais pas celle de vérités incertaines et innocentes, la branche effleurant –
Jusqu’à un fossé de vin et cuves, éclaboussant le poster de sang, télégraphe, tout le temps
Absorbant automatiquement les choses, celles qui n’avaient pas été gâtées, sordides. »
John Ashbery
Le serment du Jeu de Paume
Traduit par Olivier Brossard
Coll. Série américaine, Éditions Corti, 2015
Commentaires
il me semble en avoir entendu parler, lire des fragments ici me pousse à en lire davantage sur ce Serment sur mille façons d'en parler en dehors du cliché plaqué