Jennifer Barber, (Portail)
© : cchambard
(Portail)
Hier la corde à linge
s’est effondrée sur le sol
dans le vent, la pluie a laissé place
à une autre pluie, plus fine,
qui a dissous la baie. J’ai vu
un traquet à la mangeoire,
une mésange noire, un chardonneret, un roitelet,
une éclaboussure de soleil
sur le fuchsia trempé.
Un bras géant, invisible,
a dévié un nuage de la montagne
jusqu’à la plage, puis dans l’autre sens.
Soulevant le loquet du portail, j’ai entendu
sept années d'abondance
suivies par sept de disette
dans les maisons en ruines sur la colline.
Jennifer Barber
traduit de l’américain par Emmanuel Merle
in revue Rumeurs
La Rumeur libre 2016