Pascal Quignard, « Critique du jugement »
© : cchambard
« La beauté est comme l’oiseau qui se réveille sur la branche dans l’aurore. Il prend son envol dès le premier rayon du jour. L’embellissement de la beauté au sein d’elle-même, telle est la modification de l’aube. Elle n’a pas d’autre fin que l’envol dans la première lueur pour rejoindre la source de la lumière naissante. La moindre araignée, la moindre mouche s’insère dans le jaillissement de tout ce qui est neuf, innocent, intact, irradiant. Alors la beauté est ce qui vient flotter dans l’extrême fraîcheur d’une espèce de natalité sans fin. Vague invisible dans l’air qui s’élève, qui ne retombe tout à coup que pour se réélever d’une façon toujours plus neuve. Éclaboussement toujours imprévisible. La beauté est contiguë à une liberté sans fin. »
Pascal Quignard
« Sur la merveilleuse ignorance divine »
Critique du jugement
Galilée, 2016
Commentaires
Lu, pas lu ? La formule "Sur la merveilleuse ignorance divine" me frappe et me plaît, l'inverse aussi. Je veux la citer et pour ça je remonte, je veux la relire. Elle n'y est plus ! Je me dis je l'ai inventée, dans le sens de "je lis ce que je voudrais lire, pas fiable !"
Et après je la retrouve, en italiques...
Elle est venue à point ... J'avais lu un post qui se concluait par "le cerveau est l'interface" ... méditation sur la divinité la foi. Pas tout à fait ça mais ...
Merci CC. Et Pascal Quignard.