Lieou Ling, « Éloge de la vertu du vin »
Coupe libatoire en corne de rhinocéros, Chine, dynastie Qing
« Pour le maître parfait
Ciel et Terre ne durent qu’un matin,
Les dix mille temps, un seul instant.
Soleil et Lune sont ses fenêtres,
Les huit déserts forment sa cour.
Ses pas ne laissent nulle trace,
Nulle part il ne demeure.
Plafond de ciel, tapis de terre,
Il suit son bon plaisir.
Son repos : saisir la coupe.
Son mouvement : vider la cruche.
Le vin est son seul travail ;
Il ne sait rien d’autre. »
Lieou Ling – 221-300
In La Montagne vide – Anthologie de la poésie chinoise IIIe – XIe siècle
Traduite et présentée par Patrick Carré & Zéno Bianu
Coll. Spiritualités vivantes, Albin Michel, 1987