Haizi, « Maison »
DR
« Tu as au matin fait tomber
une première goutte de rosée
pour sûr, cela touchait à ton amour
à midi, quand tu as fait boire les chevaux
tu t’es tenu un instant sous un jeune rameau
et cela aussi touchait à elle
et dans la lumière du soir
tu es assis dans la maison, sans bouger
et cela encore touche à elle
tu ne peux pas le nier
l’immense soleil se retire, sable et boue se confondent,
détale le vent fou,
ciel et terre de pluie détrempés sanglotent sans fard ni feinte
et la maison d’amour est tendrement assise
elle recouvre une mère, elle recouvre un fils
te recouvre et moi aussi »
1985
Haizi – Zha Haisheng, 1964-1989
Traduit du chinois par Romain Graziani
In Le ciel en fuite – Anthologie de la nouvelle poésie chinoise
Édition établie par Chantal Chen-Andro & Martine Valette-Hémery
Circé, 2004