Claude Margat, « Daoren. Un rêve habitable »
Photogramme du film Claude Margat, réalisé par les Yeux d’Izo en 2011
« Nous ne sommes guère autre chose que la sensation d’un passage éphémère, un passage aussi impalpable que l’ombre et aussi rapide que la pensée. Nous-même et strictement nous-même est ce que nous devenons lorsque s’éteint la sensation du passage en nous de cette ombre spacieuse. Nous-même et strictement nous-même est le rocher au sommet duquel s’assied le mort considérant sa vie passée.
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L’autre côté du monde offre la même apparence que ce côté-ci du monde. La sensation seulement diffère.
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Dans le temps tout se clôt, dans l’espace tout se délie.
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Il y a des moments forts dans le cycle des saisons comme le chant du coucou à midi, dans la pleine chaleur de l’été ou le bruit d’ailes des insectes qui fendent l’air et s’enfuient. Assis face au soleil mais protégé par l’ombre des buissons, tu t’étires dans l’espace matriciel, parcelle de vie négligeable prise dans le coït étouffant du ciel et de la terre. »
Claude Margat
Daoren. Un rêve habitable
Avec des encres de l’auteur
La Différence, 2009
Claude Margat est mort le 30 novembre 2018, à Rochefort où il était né en1945.
Poète, peintre, romancer, essayiste, c’était un de ces êtres rares qui font que la vie est moins insupportable. C'est dire s'il manque déjà.