Yves Lemoine, « Tu oublies son nom, roman »
© Bernard Moninot
« C’est l’heure presque.
au moment où la nuit casse
le joueur finit son air
l’heure oublie ses paroles
un peu amère d’avoir perdu
jusqu’à
l’oubli
On ne se retire pas
doucement des mots.
Il faut seulement
un peu de mémoire pour blesser l’oublié.
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Écrire ou disparaître.
Ainsi commence la nuit
du premier souffle.
À peine traduit
sous l’ombre
débutant le nouveau signe
l’annonce
d’une mort récente
de sa voix peut-être.
Écrire ou disparaître
du corps même
du souffle.
Qui dit souffle ne dit pas
ici, juste. »
Yves Lemoine
Tu oublies son nom, roman
Gravure de Bernard Moninot
Fata Morgana, 1977