Jean Ristat, « Le Parlement d’amour »
DR
« J’aurai vieilli avant l’âge dans le regard
Des jeunes gens comme un miroir éteint l’ardeur
N’y fait rien quand les loups rôdent par les chemins
Sautent de rochers en rochers ou bien se terrent
Dans les cavernes immobiles l’œil mauvais la
Bouche pour mordre lorsque passe un enfant pâle
Et solitaire je poursuis ma route sans
Savoir où la nuit m’emporte j’attends le dé
Nouement à qui parler quelle épaule où crier
Je n’entends que le vent dans les pins sa chanson
Triste et monotone comme un air démodé
Demain peut-être il fera jour demain peut-être
Nous ne mourrons pas nous oublierons le malheur
Il y aura dans les verres un vin d’italie
Des palmes pour l’amour et dans la tête des
Cloches comme à pâques la volée bourdonne
Pour croire encore au printemps nous n’aurons plus peur »
Jean Ristat
Le Parlement d’amour
Gallimard,1993
Commentaires
conquise par ces mots," j'attends le dénouement," vérité criante par les mots du poète, le rayonnement d'un vin d'Italie, les envolées de cloches, nos repères.. j'aurais vieilli dans le regard des jeunes... le printemps là,inondé d'espoir