Wang Wei, « Séjour dans la montagne, décrivant ce qui se passe »
Shitao, Recherche d'immortels, vers 1700
« solitaire je referme mon portail en branchages
dans l’immensité floue face aux rayons du couchant
les nids des grues peuplent les pins
les visiteurs à ma porte rustique se font rares
les nœuds des nouveaux chaumes de bambou sont saupoudrés de pollen
les lotus rouges laissent tomber leurs vieilles robes
à l’embarcadère les feux des lanternes s’animent
de partout les ramasseuses de châtaignes d’eau sont de retour »
Wang Wei – 701-761
Le plein du vide
poèmes traduits du chinois et présentés par Cheng Wing fun & Hervé Collet
Moundarren, 2008, réédition, 2016
https://moundarren.com/livre/wang-wei/
Dédicace spéciale à Arthur & Sophie
Commentaires
Mon préféré. Un régal de lecture ! Quand Parra a demandé à trente poètes français de choisir un poète, toutes langues confondues, c'est lui que j'ai choisi et présenté dans l'anthologie de Poésie Gallimard. Les autres ont choisi qui Rimbaud, qui Baudelaire, qui Verlaine, qui Ronsard. Inutile de dire que, lorsque j'ai proposé Wang Wei, peu de gens en avaient entendu parler, chez Gallimard. Mais le gentil Jean-Baptiste m'a donné feu vert !
Oui. Un des plus grands. Incapable de choisir entre lui et Li Po - Li Bai -, Tu Fu - Du Fu -, ses contemporains et quelques autres. Ou Tao Yungming grand prédécesseur -365-427- et bien d’autres.