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Blog - Page 7

  • MMX

     

    carte-de-voeux-2010.jpg

     

     

    Avec ce petit conte d’Enrique Vila-Matas, je souhaite à chacun la meilleure année 2010 possible.



    « Pensant à Madrid, j’ai imaginé qu’on y inventait la poudre de la sympathie malgré la loi sur le tabac – elle serait une sorte de râpé – et, au début, elle avait quelque chose de clandestin. La nouvelle invention était capable de transformer un pays entier. Celui qui la goûtait changeait immédiatement d’humeur, non seulement il souriait, mais en plus il devenait adorablement joyeux et sympathique, détendu, attentif aux opinions d’autrui : élégant, discret, intelligent, un vrai démocrate.
    L’inventeur de la poudre de la sympathie faisait ses premiers essais et expériences sur les chauffeurs de taxi de Madrid, changeant en une semaine leur caractère de cochon, faisant d’eux des gens qui écoutaient avec une joie évidente de la musique classique ou des récitals de poésie. Leur sympathie était telle et leurs éclats de rire si bienfaisants que l’Espagne changeait de façon spectaculaire du soir au matin, parce que ces mêmes chauffeurs de taxi de Madrid transmettaient la révolution des œillets et le rire : un rire qui, par le truchement de la poudre magique, se répandait jusqu’aux évêques fondamentalistes et au personnel d’Iberia et finissait par pulvériser littéralement la malveillance traditionnelle des franquistes. Et tout le pays se gondolait. On n’écrivait plus de romans sur la guerre civile et il y avait une grande fête dans la vieille maison tragique de Bernarda Alba*.
    La révolution se répandait en Espagne à partir de ses fondements les plus souterrains et contaminait le reste des citoyens. Le rire, c’est l’échec de la répression, entendait-on dire partout. Et des chauffeurs de taxi de Madrid et des commandants d’Iberia devenaient l’élite intellectuelle la plus importante d’Europe. Et tout le monde riait. Même les évêques espagnols. »


    Enrique Vila-Matas
    Journal volubile
    Traduit de l’espagnol par André Gabastou
    Christian Bourgois, 2009

    * La Maison de Bernarda Alba (la Casa de Bernarda Alba), drame en trois actes de Federico García Lorca, 1936 (note du blogueur).

  • Un arbre

    un-arbre.jpg
    parce que j'aime tellement le travail de François Matton,
    je le partage et vous invite ici

  • entree ouest | salles de lecture

    Guillin.jpgLorsque l'on tombe sur un des plus beaux sites qui soient... il faut le dire.
    De cette façon je recopie la page... de cette façon je taille un diamant brut !

    http://deborahheissler.blogspot.com/

     

    "Vendredi 31 octobre 2008

    Il pleut sur Xiangtan. Les nénuphars partent en vrac dans les bassins de l'université, la terre et les arbres sont imprégnés d'humidité. Saisi, quitté par de brefs sommeils, je ressens toujours mieux cette invasion de l'étendue.

    Tout s'isole, se dépouille, se resserre sur soi-même dans le froid qui tombe, retrouve la gravité, la paix qui porte jusqu'à l'horizon, à la fois proche et tellement lointain.

    Et si tout était d’un seul coup englouti dans la dévoration calme de ce bout du monde, et que plus jamais je n’avais besoin de partir ?"

     

    ou pour une mise à jour :

     

    "jeudi 11 juin 2009

    ces choses toujours plus belles à la lisière des champs
    à mesure plus noires - du jour

    transition à la nuit, le ciel au-delà se détourne
    difficile comme à saisir"

     

     

  • ...

    http://vidberg.blog.lemonde.fr/2008/11/22/la-vraie-photo-censuree-de-rachida-dati/

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  • 100 blogs d'un coup d’œil

    “Un monde en remplace un autre. La révolution actuelle, c’est le flux rss, qui permet de s’orienter dans la profusion, s’y déplacer par affinité, viralité. On avait déjà signalé ici l’apparition des pages univers de Netvibes. Voilà celle que je propose : 100 blogs à suivre d’un coup d’oeil. La page bien sûr sera affinée et complétée. On peut s’y abonner. On peut signaler d'autres blogs sur le forum. Et incitation aux derniers à se mettre enfin au rss... La page liens de tiers livre http://www.tierslivre.net/spip/ indiquera toujours les sites d’éditeurs, auteurs etc, qui en sont restés au temps du fixe.”
     
    Bon.jpgFrançois Bon – à travers temps et espace, un ami cher, il est en lien sur ce blog depuis l'ouverture – nous fait l’honneur – cent nous sommes – de nous mettre dans ses 100 blogs à suivre : www.netvibes.com/tierslivre#le_tiers_livre
    L’occasion pour ceux qui ne connaîtraient pas encore d’accéder à Netvibes http://blog.netvibes.com/fr/ et de s’y créer un univers disponible partout. Épatant.

  • Autofiction ? Une page du jour.

    Cet homme fut un monstre de lâcheté et d’ignorance.
    Voilà ce qu’il a fait graver sur sa pierre tombale. Pierre noire et froide, pierre convenue, pierre imbécile de cimetière ni tout à fait pareille, ni tout à fait une autre, nous sommes identiques devant la mort répètent, reniflent, les bien-pensants de droite, de gauche, du centre et du reste…
    ¿ Por qué no te callas ?, a-t-il crié à son reflet, à son double inversé, dans la glace, ce soir d’un automne aussi lugubre que le fonds de la casquette d’un dictateur modèle courant.
    Et sur cette plaque de granit lustré, noire comme la pierre idiote que l’on a posé sur la tombe de Marcel Proust au Père Lachaise à des fins de réfections, sur cette page d’un livre noir moins drôle qu’une page de Tristam Shandy, moins profonde qu’une encre lithographique, moins dure que le cœur d’un sans cœur, il se recueille sur lui-même. Vaguement. Il se recueille vaguement. Que se recueillerait-on sur soi-même sans craindre ses propres remarques, les pires car si elles ne font jamais très mal sur l’instant, elles durent souvent plus que celles des autres, les intrus, les faux-amis, les jesaistout, les chefs, les sous-chefs, les moinsquerien et les plusquetout… pareil, tout pareil, tous pareils.
    J’aurais du la faire fabriquer en calcaire de Bourgogne, ça a tout de même une autre gueule, pense-t-il. Cet artisan auxois m’aurait gravé un beau Didot, ah merde, ça aurait ressemblé à quelque chose, à une page, voilà à une page, mais ça…
    Je veux juste avoir la paix, pense-t-il. Pas des cachets roses ou des cachets bleus, pas des simulacres ou des contournements, pas des remèdes, pas des béquilles, pas des bons sentiments, pas des effusions, juste la paix sous la dalle.

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