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Édition - Page 4

  • Reïzl Zychlinsky, « Chers voisins »

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    « Achetez, achetez, chers voisins,

    achetez ce lopin de terre.

    Il est à vous gratis, pour rien.

    Vous y construirez une maison,

    vous y creuserez un puits,

    vous planterez un jardin sous la fenêtre.

    Il ne reste pas de fantômes pour vous faire peur :

    ma mère ne peut revenir de la chambre à gaz.

    Ses petits enfants non plus.

    Et moi non plus je ne reviendrai plus ici

    avec ma larme.

    Je n’emporte qu’une pierre –

    ma mère y a posé son pied.

    Dans les nuits froides et étrangères

    ce sera mon repose-tête. »

     

    Reïzl Zychlinsky

    Portes muettes1962

    Traduit du yiddish et préfacé par Rachel Ertel

    L’improviste, 2007

    http://www.limproviste.com/fr/

  • Claude Dourguin, « Les nuits vagabondes »

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    « Feu allumé, alors s’il le faut, petit foyer entre les pierres, branchettes en tipi miniature, écorces, feuilles et herbes sèches, l’odeur aussitôt, piquante, tannique, fumée blanche, grésillement puis une flamme — petits morceaux de bois, l’un après l’autre pour la nourrir : le feu pour éclore a besoin des soins attentifs dévolus à toute naissance. Vagabondage de stratus, quelques étoiles clignent vaguement, voilées, mais une planète, noyau d’argent bien lustré, étincelle. La nuit, maintenant, installée dans sa navigation au long cours va son allure ample, sans hâte. Première passagère une chevêche, timide essaye son cri, se tait, le reprend. Le petit monde que le jour a laissé coi, si je ne suis pas trop loin d’un versant boisé, tout à son aise va mener son éveil. Flammes jaunes, maintenues courtes sur un rond de braises éclatées, le corps fatigué trouve son compte à la chaleur réconfortante entre toutes, allongée je vois au-dessus du foyer l’air frémir, palpitation ténue. Comme souvent lorsque je suis en route, la figure familière de Stifter, du héros de L’ARRIÈRE-SAISON, vient me rejoindre. Les marches dans la montagne, la traversée du pays de collines avec ses métairies, ses cultures fruitières, ses ruisseaux. Puis la demeure au-dessus du village de Rohrberg, aperçue baignée encore par la lumière du soleil quand l’ombre étreint toute la contrée, la découverte, qui lui donnera son nom — Maison des Roses —, de sa façade couverte de ces fleurs; le désir de la rejoindre pour échapper à l’orage ; le séjour qui donnera à la vie ses savoirs, ses regards et ses orientations. Manières de sentir, formes de phantasmes dont la pensée aime à rêver. Le feu sommeille sur ses braises, dans le noir opaque leur seul brasillement rouge, contre la terre le dos frissonne ; je connais bien ce moment, la face ingrate de la nuit se découvre. Deux, trois branches pour réveiller les flammes, il faut se mettre en chien de fusil autour du foyer, absorber la chaleur et le sommeil finit par emporter. Plus tard les picotements de froid dans le dos éveillent, la nuit silencieuse étouffe encore ce coin de terre, nuit sans qualités qu’il faut patienter. Gestes machinaux pour ranimer le foyer, quel était ce compagnon tout à l’heure ?, dos offert à la chaleur cette fois, pourtant il faut se retourner, l’instinct le dit, plongée dans un autre sommeil bref. Plus tard, debout dans l’aube qui s’effiloche, blanchâtre, déjeuner de fromage et de pain, je tente de repérer le sentier, toutes traces soigneusement effacées me mets en marche. Pas incertains, lourds encore du poids de la nuit fragmentée, mais, une heure, une heure et demi, le jour clair, vif rajeunira la campagne, herbe et feuillages bleus et argent dans la lumière rasante, le corps réchauffé aura retrouvé son rythme, le chemin tout seul ajointera la nuit au jour, lissera le cours du temps, heureuse, bonheur simple de qui sait où il va, libre, destin sur l’horizon, j’éveillerai le prochain village. »

     

    Claude Dourguin

    Les nuits vagabondes

    Isolato, 2008

  • André du Bouchet, « Du bord de la faux »

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    Alberto Giacometti, frontispice de Dans la chaleur vacante, 1961

     

    I

     

    L’aridité qui découvre le jour.

     

    De long en large, pendant que l’orage

                                              va de long en large.

     

    Sur une voie qui demeure sèche malgré la pluie.

     

    La terre immense se déverse, et rien n’est perdu.

     

    À la déchirure dans le ciel, l’épaisseur du sol.

     

    J’anime le lien des routes.

     

    II

     

    La montagne,

                          la terre bue par le jour, sans

           que le mur bouge.

     

                         La montagne

                         comme une faille dans le souffle

     

                         le corps du glacier.

     

     

    Les nuées volant bas, au ras de la route,

         illuminant le papier.

     

    Je ne parle pas avant ce ciel,

                                                 la déchirure,

                                                                     comme

             une maison rendue au souffle.

     

     

    J’ai vu le jour ébranlé, sans que le mur bouge.

     

    III

     

    Le jour écorche les chevilles.

     

    Veillant, volets tirés, dans la blancheur de la pièce.

     

    La blancheur des choses apparaît tard.

     

                                 Je vais droit au jour turbulent.

     

    André du Bouchet

    Dans la chaleur vacante

    Mercure de France, 1961

     

    André du Bouchet est né le 7 mars 1924 à Paris, il est mort le 17 avril 2001.

    Il est enterré dans le petit cimetière de Truinas.

  • Else Lasker-Schüler, « Ô, mon plaisir amer… »

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    Mon rêve est un jeune saule sauvage,

    Qui se languit dans la sécheresse.

    Tels des vêtements qui brûleraient tout autour du jour...

    Toutes les terres se cabrent.

     

    Dois-je t’attirer à moi avec le chant de l’alouette

    Ou bien dois-je t’appeler comme l’oiseau des champs

    Touuh! Touuh !

     

    Tels les épis d’argent

    Qui fremissent à mes pieds - - -

    Ô, mon plaisir amer

    Pleure comme un enfant.

     

    Else Lasker-Schüler

    Mes merveilles - 1911

    Traduit de l’allemand par Guillaume Deswarte

    Héros-Limite, 2024

  • Jean de la Croix, « Chansons entre l’âme et l’époux, 27-30 »

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    Époux

    Elle est entrée, l’épouse,

    dans le verger amène et désiré

    et à son gré repose,

    son cou vient s’incliner

    sur la douceur des bras du bien-aimé.

     

    Au-dessous du pommier

    comme épouse t’ai prise près de moi,

    la main je t’ai donnée

    et là fut ton rachat

    où ta mère fut violée autrefois.

     

    Ô vous légers oiseaux,

    lions et chevreuils et daims qui bondissez,

    ardeurs, souffles et eaux,

    rives, monts et vallées,

    craintes aussi de la nuit qui veillez,

     

    Par les lyres légères,

    par le chant des sirènes, vous conjure,

    laissez votre colère

    ne touchez pas au mur

    pour que l’épouse ait un sommeil plus sûr.

     

    Jean de la Croix

    Cantique spirituel

    Traduit par Jacques Ancet

    in Thérèse d’Avila, Jean de la Croix, Œuvres

    La Pléiade, Gallimard, 2012

  • Santoka, quelques haïkus

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    sur mon chapeau de bambou

             tombe

                      une fleur de camélia

     

    j’ai du riz

             j’ai des livres

                      j’ai même du tabac

     

    dans mon village natal

             au milieu de la nuit

                      rêvant de mon village natal

     

    les aigrettes de pissenlit se dispersent

             le souvenir de ma mère

                      sans cesse me revient

     

    les hirondelles migrent

             voyage après voyage

                      je chausse mes sandales en paille

     

    de mon journal jeté au feu

             pas plus de cendres

                      que ça ?

     

    j’ai de quoi manger

             de quoi m’enivrer aussi

                      les herbes folles sous la pluie

     

    une libellule part

             une abeille arrive

                      à mon bureau le cœur serein

     

    depuis que personne ne vient

             les piments

                      sont devenus rouges

     

    la neige de printemps tombe

             les femmes

                      sont si belles

     

    plein de gratitude

             d’être encore en vie

                      je rapièce mes vêtements

     

    au réveil de l’ivresse

             un vent triste

                      me transperce

     

    ma gueule de bois

             avec les fleurs de cerisier

                      se disperse se disperse

     

    ah mourir

             tranquillement

                      là où poussent les jeunes herbes

     

    ma mort

             les herbes folles

                      la pluie

     

    Santoka —1882-1930

    Journal d’un moine zen — zen, saké, haïku

    Traduit du japonais par Cheng Wing fun & Hervé Collet

    Moundarren, 2013

  • Alexis Pelletier, « et s’il s’agissait plutôt… »

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    et s’il

    s’agissait plutôt de

    traquer quelque chose dans l’écriture

    quand le monde court à sa perte

    j’y reviendrai plus loin

    c’est le bel aujourd’hui

    parce qu’il n’y a pas d’autre urgence

    les hirondelles disparaissent elles sont

    déjà mortes alors que dans la mascarade

    tu sais

    mais qui es-tu ritournelle etc.

    qu’il n’y a pas que cela

    et que

    ce

    pas que cela

    est difficile

    à

    préciser quelque

    chose de tes

    mains tes seins

    Pussy Riot à saisir au

    milieu de la nuit ou le

    souvenir de toutes celles et ceux

    qui accompagnent depuis

    l’absence

    au bord du rien.

    sous rien.

    dans un temps incertain.

    dit Claude Chambard dans Carnet des morts

    avec l’écart si minime du mot à

    la mort est-ce cela

     

    Alexis Pelletier

    D’où ça vient

    Tarabuste, 2022

     

    Carnet des morts, le Bleu du ciel, 2011

     

  • Li Shang Yin, « Fleurs qui tombent »

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    Voici que l’invité quitte mon haut pavillon ;

    Dans le petit jardin, les fleurs volettent de ci de là,

    Grandes et petites sur le chemin sinueux ;

    De loin elles accompagnent le soleil vers son déclin.

    Le cœur brisé, comment pourrais-je les balayer ?

    Je les supplie du regard pour qu’elles s’en reviennent.

    Cœur tendre se consume avec le printemps,

    Ce qu’il gagne : un vêtement mouillé de larmes.

     

    Li Shang Yin (812-858)

    Poèmes

    Traduit du chinois par Marie-Thérèse Lambert

    Versant Est, 1980

  • Tao Yuan Ming, « Promenade le long de la rivière Hsie »

    Tao Yuan Ming,Promenade le long de la rivière Hsie, cheng wing fun,hervé collet,moundarren,jour de l'an chinois

     

    L’année hsin yu, le cinquième jour du premier mois, le temps est doux, serein, le paysage paisible, splendide. Avec deux ou trois voisins ensemble nous nous promenons le long de la rivière Hsie. Au bord du long courant nous contemplons le Rempart étagé. Bientôt jaillissent les écailles des mulets et des carpes, c’est déjà le soir. Les mouettes chevauchant le vent voltigent, volent. La renommée de la Montagne du sud est maintenant très ancienne, inutile d’en faire encore l’éloge. Le Rempart étagé, sans lien autour de lui, sans continuation, majestueux seul surgit au milieu des champs inondés. De loin il rappelle la Montagne magique. J’aime son nom plaisant. Mais le regarder joyeusement ne me satisfaisant pas, aussitôt je me mets à composer un poème. Comme il est attristant que soleil et lune passent aussi rapidement et regrettable qu’on ne puisse retenir les années. Chacun de nous inscrit son âge, sa région et marque aussi la date du jour.

     

    L’année vient de commencer, cinq jours déjà

    ma vie bientôt se terminera,

    y penser me trouble le cœur

    aussi je profite du temps pour faire cette promenade

    l’air est doux, le ciel serein

    chacun à sa place nous nous asseyons au bord du long cours d'eau

    le courant est lent, les beaux mulets nagent rapidement

    dans la vallée vide les mouettes planent en criant

    sur le vaste lac nous promenons notre regard

    absorbés, nous contemplons le Rempart étagé

    même s’il n’a pas la splendeur des Neuf étages,

    si l’on regarde les environs, il est sans pareil

    tenant le pot à vin je sers mes compagnons

    les coupes remplies, chacun notre tour nous nous invitons à boire

    ne sachant si, une fois aujourd’hui parti,

    nous pourrons ou pas nous retrouver à nouveau ainsi

    mi sobre mi ivre nous laissons notre sentiment errer au loin,

    oubliant mille années de soucis

    n’hésitons pas, épuisons la joie d’aujourd’hui

    demain, à quoi bon nous en préoccuper ?

     

    Tao Yuan Ming

    L’homme, la terre, le ciel — enfin je m’en retourne

    Traduit du chinois par Cheng Wing fun & Hervé Collet

    Moundarren,1987

    Excellente année du Dragon de bois à chacun.

     

  • Pascal Quignard, "Tout ce que je publie est le cœur de mon cœur." extrait de Critique du jugement

    pascal quignard,critique du jugement,compléments à la théorie sexuelle et sur l'amour, aline piboule, fauré ou le dernier amour, seuil

     

    « J’aime ce que je fais et je paie volontiers pour continuer de le faire. La joie de composer est supérieure au tourment qui l’efface comme une ardoise magique dont l’opération de décoloration ou le progrès de la désinscription durent un mois de temps tandis que les feuilles s’amoncellent dans la boue du sol et que les pluies augmentent en volume. C’est comme l’agenouillement et la pénitence qui suivent la confession de ses fautes et le pardon qu’entraînait cet aveu dans les allées des cathédrales et le froid plein d’encens âcre et humide. Ce peu de peine pardonne les joies qu’on retire de ses vices, qu’on va pouvoir reprendre un à un, l’âme vide, et tout regret éliminé. Donner consiste aussi à rembourser toutes les dettes qu'on s'est faites même si on ne sait pas du tout quand on se les ait faites et même si on en ignorait jusque-là de bonne foi les principaux acteurs, qu’on découvre sans qu’on y ait songé, et qui sont pour la plupart tous morts. Je donne la plus grande part de mon temps (non pas l’essentiel de mon temps) à la “récréation” de créer et puis, ensuite : “Pensez ce que vous voulez mais ce que vous en pensez, cela ne compte pas beaucoup à mes yeux. Il me faut écrire ces pages avant de mourir. C’est tout”. Je paie cette indifférence de ce collier de jours et de ce pèlerinage que je fais une gourde rouge à la main et une coquille noire dans l’autre dans la banlieue de l’année qui finit.

    * 

    Tout ce que je publie est le cœur de mon cœur. Tout ce qui voudrait le rabrouer ou le contraindre me blesse au plus haut point. Or, je ne puis me protéger de ces blessures car je ne veux point quitter ce qui les passionne. Préserver un cœur singulier — le battement singulier d'un cœur singulier — vaut tous les sacrifices.

    * 

    Ne plus lire les comptes rendus qui paraissent dans les colonnes pâles de la presse ou sur le cadran bleuté des téléphones ou les écrans noirs des tablettes numériques.

    Rilke : « Je n’ai pas besoin d’entendre parler de ma passion. Je détesterais voir rassemblés et imprimés les jugements des autres sur la femme que j’aime ».

     

    Pascal Quignard

    “Les expiations mystérieuses”, extrait

    in Critique du jugement

    Galilée, 2015

     

    Pascal Quignard vient de publier un livre merveilleux, Compléments à la théorie sexuelle et sur l‘amour, dans la collection Fiction & Cie, aux éditions du Seuil. J'y reviendrai.

    Il vient de créer samedi 27 janvier,  à la Philarmonie de Paris, un si beau récit-récital, Fauré ou le dernier amour, avec l'épatante Aline Piboule au piano (ici un Gaveau de 1929, dont c'était le premier concert depuis sa restauration).

    Afin de passer un moment avec quelques fondamentaux de son travail, j'ai recopié ceci.

    Bonne lecture aux amis.

  • Louise Glück, « Les lys blancs »

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    Alors qu’un homme et une femme plantent

    un jardin entre eux comme

    un lit d’étoiles, ils sont là

    à s’attarder un soir d'été

    et le soir se

    refroidit de leur terreur : tout ça

    pourrait prendre fin, il est capable

    de tout dévaster. Tout, tout

    peut disparaître, à travers l’air embaumé

    les colonnes étroites

    s’élèvent inutiles, et au-delà,

    une mer déchaînée de coquelicots —

     

    Chut, mon amour. Peu m’importe

    le nombre d’étés qu’il me faut vivre pour revenir :

    cet été, nous sommes entrés dans l’éternité.

    J’ai senti tes deux mains

    m’enterrer pour libérer sa splendeur.

     

    Louise Glück

    L’iris sauvage

    Traduit de l’anglais (États-Unis) et préfacé par Marie Olivier

    Bilingue

    Gallimard, « Du monde entier », 2021

     

    Pour saluer Louise Glück,

    née le 22 avril 1943 à New York et morte le 13 octobre 2023.

  • Natsume Sôseki, « Par un rêve de papillon… »

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    Par un rêve de papillon, tâchons à poétiser,

    Restons d’abord loin des hommes, dans un hameau de peinture !

     

    Les fleurs, aperçues à travers le store, apportent le calme ;

    Le vent, passant dessus les terres, ne laisse aucune trace.

     

    Au petit pavillon, thé préparé, fumée qui s’élance ;

    Dans la cour à midi, livres à l’évent, moineaux qui piaillent.

     

    Le siège où l’on se clarifie la pensée, paix quotidienne.

    Après le poème, le silence avec un chaud soleil.

    24 septembre 1916

     

    Natsume Sôseki

    « La période de Meian »

    In Poèmes

    Traduit du chinois  (Japon), présenté et annoté par Alain Colas

    Le Bruit du Temps, 2016