UA-62381023-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

margagnes

  • Catherine Pomparat, “margagnes”, la maison

    la_maison.jpg

     

    La maison

     

    La plage était située à l’extrémité de ma rue. La maison, à l’autre extrémité, était une typique petite Arcachonnaise en rose et rouge sur un fond gris. Distribuée en longueur, avec ses pièces en enfilade donnant sur petites terrasses aux portes-fenêtres en bois, elle nichait son toit de tuiles entre de grands arbres toujours verts. C’est ici tout à l’intérieur que se visitera un jour le jeu de « la soupe aux lettres ». Apprendre à lire est difficile et la grande dame à la disponibilité infinie garde très vive en elle la sensation physique d’un affrontement avec d’opaques caractères d’imprimerie si peu que peu transparents. Elle avait cédé pourtant, elle avait franchi le passage douloureux, elle n’avait plus peur de l’arbre mort, elle avait appris à lire et, miracle de la lecture, une voix gris bleu n’avait plus jamais cessé de lui parler quand elle s’était mise à écrire.

     


    Catherine Pomparat

     margagnes

     édité par l’auteur pour ses amis, 2006

    également intégralement disponible sur http://remue.net/spip.php?article1721

     

    La photographie est de Laure Fritsch

     

  • Catherine Pomparat, “margagnes”

    Impression_recto_verso.jpg

    Impression recto verso

    Silencieuse, élégante, affable, charmante, colorée en nuances de ce mélange de forces et de subtilités grises qui marque la gestuaire japonaise et qui en est l’enveloppe esthétique, la femme assise si droite sur le lit ne semble pas dévêtue. Sa nudité procède d’un mimétisme animal et à peine couvert des raies d’une écharpe soyeuse le corps est confondu dans les rayures de la tenture du fond. La photographie en noir et blanc est un complément irréfutable à la gamme des papiers de couleurs. C’est par la papeterie, lieu et catalogue des choses nécessaires à l’écriture, que l’on s’introduit dans l’espace des signes. Du côté qui est l’endroit du rideau une langue inconnue dont le regard de l’artiste a saisi la respiration. Folio verso, l’imprévisible d’une autre temporalité s’inscrit dans un unique trait de pinceau.


    Catherine Pomparat

    margagnes

    édité par l’auteur pour ses amis, 2006

    également intégralement disponible sur http://remue.net/spip.php?rubrique205


    photographie : Jean Rault