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  • Hannah Arendt, « Heureux celui qui n’a pas de patrie »

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    « Une fille et un garçon

    au bord du ruisseau et dans la forêt,

    d’abord ils sont jeunes ensemble,

    puis ensemble ils sont vieux.

     

    Dehors les années s’étendent

    Et ce qu’on nomme la vie,

    L’être-ensemble habite dedans

    Qui ne connaît ni la vie ni les ans.

     

    Hannah Arendt

    Heureux celui n’a pas de patrie. Poèmes de pensée

    Traduit de l’allemand par François Mathieu

    Edition établie, annotée et présentée par Karin Biro

    Payot, 2015

  • Pia Tafdrup, « Les Chevaux de Tarkovsky »

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    LE MOYEU DE LA ROUE

     

    Elle tourne et elle tourne,

    la roue ne retourne jamais

    À LA MAISON

    le monde est en feu.

    Je suis en mouvement

    généré en écriture.

    Ce que je dis

    sont des mots

    parvenus du moyeu de la roue.

    Depuis ses profondeurs

    l’écrin déborde

                       secrètement

    comme les pierres flottent

    sur la surface de la mer

    des champs de mon père.

    Des ronds s’étendent

    perçants.

    Les yeux, les oreilles,

    le pouls fracassant du cœur.

    Il y a suffisamment de place

    pour que six milliards ou plus

    d’êtres esseulés

    sans se noyer

                         puissent contempler

    la nuit noire, béante, ondoyante.

     

    Pia Tafdrup

    Les Chevaux de Tarkovsky

    Traduit du danois par Janine et Karl Poulsen

    Unes, 2015