Kobayashi Issa, « Ora ga haru – Mon année de printemps »
«On dit que les grenouilles ont appris l’art de voler à un ermite chinois et qu’elles ont laissé une réputation guerrière horrible dans la grande bataille de Tennôji. Cependant, c’est une histoire du passé et maintenant, s’adaptant à notre époque bien gouvernée où la paix est établie, elles vivent en paix avec les hommes.
Les soirs d’été je déroule ma natte de paille derrière la maison et je les appelle affectueusement. Bientôt du buisson du coin elles s’approchent lentement et, comme les hommes, viennent se rafraîchir. À voir l’expression de leur visage, il semble qu’elles récitent des poèmes. C’est pourquoi elles furent élues juges du concours de poésie Mushi awase “le concours des petits bêtes” de Chôsôji, ce qui devint la gloire de leur vie.
Sereine
une grenouille
regarde la montagne
Au rossignol
la grenouille
rend une visite de courtoisie
Kikaku
Tu caches
ce que tu penses
grenouille ?
Kyokusui
Une goutte de pluie,
la grenouille
s’essuie la tête »
Kobayashi Issa
Ora ga haru – Mon année de printemps
Traduit du japonais, présenté et annoté par Brigitte Allioux
Cécile Defaut, 2006