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Un nécessaire malentendu - Page 84

  • Julien Blaine

    blaine-nuenmouvement.jpgJulien Blaine (Christian Poitevin pour l’état-civil) né le 19 septembre 1942 à Rognac dans les Bouches-du-Rhône, vit à Ventabren, non loin de Marseille, et nomadise le plus possible.  La clinique où il est né est devenue une bibliothèque ce qui n’est évidemment pas pour lui déplaire.
    Créateur des revues les Carnets de l’Octéor, Appproches, Robho, Gérarnonymo, Gang, Doc(k)s, il organise festivals, rencontres, expositions (Gogolin, Allauch, Tarascon, Marseille, Ventabren, Lodève) et crée en 1989 le Centre international de poésie Marseille (cipM).
    Poète, performer, artiste graphique, il explore inlassablement, toutes les formes que la poésie prend (langue, forme…). Son œuvre généreuse, quel qu’en soit le support, démontre cette infinie curiosité.
    Il abandonne la performance en 2005, lors d’une grande tournée “Bye-bye la perf”  qui l’entraîne de Marseille à Bordeaux, de Paris à l’île de la Réunion, de Nantes à Toulouse, de Lyon à Périgueux… Aujourd’hui il présente son travail dans des “déclaractions”.
    Actuellement un choix de son travail est présenté au [mac] (Musée d’art contemporain de la ville de Marseille), 69, avenue d’Haïfa  — 04 91 25 01 07.
    Parmi ses innombrables livres, il ne faut pas manquer :
    13427 poëmes métaphysiques, édit. Évidant, 1986, Bimot,  édit. Évidant, 1990, Calmar, Spectres Familiers, 1993, Du Sorcier de V. au Magicien de M., Roger Pailhas, 1997, L’Arc c’est la Lyre, Al Dante, 1998, Pagure, Al Dante, 1999, La fin de la chasse, Al Dante/Safaribooks, 1999, Se constituer vrai/ment Grand Père, le bleu du ciel, 2003, Bye-bye la perf, livre + CD audio, Al Dante, 2007, Poëmes Vulgos, Al Dante, 2008, les Cahiers de la 5ème feuille, 1 à 8, Al Dante, 2001-2009…

    Pour en savoir plus on se reportera avec profit au considérable catalogue qui a paru à l’occasion de l’exposition au [mac], Blaine au Mac un Tri, Al Dante, 21x28 ; 288 p. ; ill. ; 39 € ou au petit livre d’entretiens avec Agnès Olive, Julien Blaine, aux éditions la Belle bleue, 12x20 ; 96 p. ; 14,90 €. On peut l’entendre sur : http://www.ubu.com/sound/blaine.html

    * * *


    ecritureori-perf1-1.jpg« Trop marché dans la montagne ?
    Trop bu de café ?
    La côte, bien que courte,
    trop raide pour mes vieux mollets sur le pédalier du jeune vélo ?

    Puis le sommeil m’a capturé
    jusqu’à 3 h 50,
    m’a ressaisi jusqu’à 7 h 05
    et, à 7 h 50, j’ai commencé à écrire ça
    sur mon iBook,
    le livre de « je ».

    À cet âge :
    le bonheur de les voir
    s’accompagne
    de la douleur d’être.

    Lassé de la route,
    je regarde mes mains sur le volant :
    ce sont des mains de grand-père,
    les mains de mon grand-père…

    Heureusement pour s’amuser
    l’aïeule m’a verni l’ongle du petit doigt de la main gauche
    en or.
    Ainsi mes mains,
    surtout la gauche se distinguent.

    On reconnaît un grand-père à ses petizenfants
    & à
    ses pieds :
    tant de peau morte sur les talons
    tant de peau morte à l’angle extérieur et inférieur des orteils.

    On reconnaît un grand-père à ses petizenfants
    & à
    ses veines vert-clair et serpents bleus sous la peau.

    On reconnaît un grand-père à ses petizenfants
    & à
    les îles roses, mauves et violettes, dessins de ses veinules et de ses artérioles,
    qui éclatent sous la peau.

    On reconnaît un grand-père à ses petizenfants
    & à
    les minuscules  fissures interdigitales, les ondulations originales de certains ongles

    On reconnaît un grand-père à ses petitzenfants
    & à la faune et la flore microscopique qui essaie de l’envahir
    pour creuser des rides fragiles

    On reconnaît un grand-père à ses petizenfants
    & à »


    Se constituer vrai/ment grand-père, le bleu du ciel, 2003

     

    blaine.jpg

    Photos : Faire la bombe, 2007, photographie Joan Casellas
    La Pythie claustrophobe 1998, Villa Waldberta-Feldafing, Allemagne, Photographie D.R.

  • Allée des artistes

     

    All_e_des_artist_4a683787f086b.jpg

    C'est aujourd'hui que paraît officiellement mon nouveau petit livre, Allée des artistes – que l'on peut se procurer dans toutes les bonnes librairies indépendantes de préférence. Un bref récit dédié à mon ami d'adolescence, photographe exceptionnel, Magdi Senadji.

    “Il marche dans une ville qu’il connut mais ne reconnaît pas. Dans un état presque halluciné, traînant la jambe, il cherche des noms. Les disparus. Ceux qui ont existé, et ceux qu'il a imaginés. Le long de l’allée des artistes, celle qui traverse le cimetière, tous seraient réunis. Les beaux visages, les beaux cœurs. Et surtout, l’ami photographe. Serait-il revenu pour lui ?” a bien voulu écrire Isabelle Baladine Howald pour la quatrième de couverture. J'en avais donné deux extraits que l'on pourra lire ici :

    http://www.unnecessairemalentendu.com/archive/2008/10/29/allee-des-artistes.html http://www.unnecessairemalentendu.com/archive/2008/10/31/allee-des-artistes-2eme-extrait.html

    11x17 ; 40 p. ; 5 € ; isbn : 978.2.916159.74.4


    travellingpetit.jpgOn peut aussi se le procurer dans un coffret "Travelling" avec 3 autres textes de trois autres auteurs. Voici ce qu'en dit l'éditeur.

    "Si Robert Bresson prétend que « le cinéma est une écriture », peut-on dire en retour que « l’écriture est un cinéma »?

    Quatre écrivains répondent, chacun à leur façon. Quatre univers, quatre styles, quatre nouvelles autour d’un mot emprunté à la langue du cinéma : travelling… moteur !"

    Voilà un coffret de 4 textes où le regard s'embarque à la suite de l'objet du désir. Signés Anne-Marie Garat, la Diagonale du square, Claude Chambard, Allée des artistes,  Olivier Deck, la Voie ferrée et Frédéric Villar, Habana, tangente."
  • Pierre Reverdy

    images.jpgAujourd'hui c’est l'anniversaire de Pierre Reverdy, né le 13 septembre 1889 à Narbonne et mort le 17 juin 1960 à deux pas de l’Abbaye saint Pierre de Solesmes.

    Parmi ses nombreux livres, on retiendra particulièrement Le Voleur de Talan, 1917 (livre à nul autre pareil réédité en 1967 par Flammarion, on le trouve d'occasion sans trop de problème), Cravates de chanvre, 1922, Les Épaves du ciel, 1924, La Peau de l'homme, 1926 (un roman), Plupart du temps, 1945 (qui reprend plusieurs volumes antérieurs) et qui demeure un de ses plus grands livres, Le Livre de mon bord, 1948 (livre de notes)… Il anime la revue Nord-Sud, entre 1917 et 1918 – elle a été rééditée en 1980 par Jean-Michel Place. En 1926, il se retire près de l'abbaye de Solesmes, où il demeure jusqu'à sa mort et où il écrit l'essentiel de son œuvre dont plusieurs volumes sont disponibles dans la collection Poésie/Gallimard, dont Main d'œuvre publié en 2000, qui réunit des œuvres qui vont de 1913 à 1949.

     

    Plus tard

     

    “Le temps passé dans une chambre où tout est noir reviendra plus tard. Alors j’apporterai une petite lampe et je vous éclairerai. Les gestes confus se préciseront. Je pourrai donner un sens aux mots qui n’en avaient pas, et contempler un enfant qui dort en souriant.

    Est-il possible que ce soit nous-mêmes en vieillissant ? Il y a quelques morceaux de ruines qui tombent. ceux-là ne se relèveront plus. Il y a aussi quelques fenêtres qui s’éclairent. Et devant la porte un homme solide et doux qui connaît sa force et qui attend.

    Il ne reconnaîtrait pas lui-même son visage.”

    in la Lucarne ovale, 1916

     

    On peut, avec profit, se rendre sur le blog d'Angèle Paoli qui lui consacra une page en 2006 : http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2006/09/13_septembre_18.html

  • Claude Royet-Journoud

    Simi.jpgAujourd’hui c'est l'anniversaire de Claude Royet-Journoud, né le 8 septembre 1941.

    L’occasion de donner à lire un extrait de ce mince mais fondamental (mythique ?) livre qu’est Lettre de Symi, paru chez Fata Morgana en 1980 à 333 exemplaires. Orné de deux dessins de François Martin, il est précédé d’un texte de Roger Laporte à qui cette lettre était destinée et qui l'a reçue le 27 juillet 1979. Cette lettre est “aussi” une lecture de l'œuvre, alors en cours, de Roger Laporte.

     

    “Je relis entièrement Souvenir de Reims et autres récits.

    (“Aussi, pendant tout le premier mouvement, au lieu d’entendre la musique, je parvins seulement à voir le musicien.”

    Souvenir de Reims détient déjà la trame du parcours (Une migration, en un sens s'y oppose).

     

     

    Le soleil revient. La maison s’ouvre. Les voix quittent la peur. Ce n’est rien. Une journée entre les livres. Quelque chose de bleu. Un mur. Des objets. Cette main dans le vide.


    Déjà la perte. Le corps comme oubli. Un paysage.

    C'est-à-dire pour rien.

     

    Mon séjour ne te quitte pas.

    L’aspect d’une flèche.

    Quel est-il celui que la perte chasse ?

    L’air ébruite le sens.

    La répétition est sans lieu. Son errance la fonde. Invisible, bien sûr.

    (“Poursuivre”.)

    L’étonnante possibilité, malgré tout, d’un sujet (“je” à découvert, “je” doublant le jeu d’une fiction, d’une parole sujet). Déchirure. “… Il y a “autre chose ” qu’on ne trouve que par l’écriture, une expérience unique, irremplaçable qui ne commence qu’à partir du moment où l’on écrit ; si je mets tellement de temps à écrire, c’est parce qu’il n’y a rien de déjà vécu auparavant.”

     

    Préparation du corps, de la main, des sommeils. Dans l’acte “inachevable”. Toujours.”

     

    La photographie est de Marie Pierre Berne Ageron : avec nos remerciements.

  • Exposition Sophie Chambard

     

    Invitation au vernissage de Sophie CHAMBARD
    le jeudi 30 juillet 19h


    Galerie Jean-François Meyer
    43, rue Fort-Notre-Dame, 13001 Marseille
    tel : 04 91 33 95 01

     

    sophie Chambard.jpg


     

     

  • Pascal Quignard

    À ne manquer sous aucun prétexte : http://www.dailymotion.com/video/k4t9wbKlxqa2pL17s7F

    Pascal Quignard s'entretient avec Sylvain Bourmeau à l'occasion de la parution de son livre La Barque silencieuse (Le Seuil), l'un des 30 livres de la rentrée littéraire Mediapart 2009. Un grand moment, rare.

  • Contes pour les enfants et la maison

    9782714310002.jpgUn grand article de Pascal Quignard, dans le Monde de vendredi : L’enfant incorrigible, à propos des Contes pour les enfants et la maison des frères Grimm, édités et traduits de l’allemand par Natacha Rimasson-Fertin, Corti,  coll Merveilleux, 1184 p. en deux volumes, sous coffret, 50 €

    http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/06/25/contes-pour-les-enfants-et-la-maison-des-freres-grimm-l-enfant-incorrigible_1211142_0.html

  • Michel Chaillou, “le dernier des Romains”

    chaillou.jpgConnaissez-vous Montauvert ? Et la Gartempe, cette rivière un peu sorcière qui la traverse ? C’est en Poitou, dans la Vienne même, au sommet d’un triangle dont Chauvigny et Saint-Savin seraient la base.
    C’est là que Samuel Canoby est nommé dans un « vieux lycée pacifique » après sa démobilisation, après l’expérience traumatisante de la guerre d’Algérie.
    Samuel vient de divorcer d’Ange et il n’imagine pas rester célibataire bien longtemps. Il aime trop les femmes pour rester seul, dans le studio de Poitiers, au-dessus du garage, dans sa chambre d’hôtel de Montauvert ou dans la maison qui penche au bord de la Gartempe. Entre deux bavardages avec Jean Raison, latiniste distingué et obsédé et son amie Jane, entre un voyage en Espagne avec le proviseur et un autre avec Carole, entre Apulée, la Possonnière de Ronsard et les cauchemars de la guerre d’Algérie, entre le fantôme de son père, Alex dit Ray, et ses savants conseils de séduction, et les lettres de sa mère, Charlotte Eva, installée au Brésil, entre deux tours avec la Ford Anglia – à moins que ce ne fut une Fiat–, Samuel – dont Michel Chaillou nous livre ici le tome quatre des aventures, après La croyance des voleurs, Mémoires de Melle et La vie privée du désert – qui a pris de l’âge, se souvient avec tendresse et bonheur de ces quelques mois au retour de la guerre, se souvient de Mélissa, de Carole et des autres… et ce sont des visiteurs, comme seul l’auteur de Domestique chez Montaigne ou du Sentiment géographique sait nous tirer le portrait, qui viennent, précautionneusement mais puissamment nous raconter le temps et l’amour qui toujours nous tiennent au cœur et à la vie.

    « Les masses de terre qu’il soupçonnait à droite et à gauche, en fait c’était à Montauvert son lit, sa montagne d’oreillers et la paix du Poitou. Il rêvait, songeait trop. De point d’eau, nul besoin désormais, elle frémit partout sous la terre dans cette heureuse région de France où l’on ne compte plus les fontaines et les sources et où l’herbe pousse haute et où l’on ne s’éclaire pas à la bougie.
    La chandelle, c’est bon pour les contes à endormir les enfants, et alors il se levait s’il était assis, ou s’asseyait s’il était debout. Il se devait maintenant de se sentir vivre, exister, allant aussitôt pour s’en convaincre se rafraîchir le front, s’inonder la bouche, que plus aucun mot torréfié n’en sorte sec comme cet Est algérien que le soleil momifiait, et surtout il lui fallait apprendre à ne plus se souvenir, à rejeter au loin et à jamais ce terrible sentier que la centaine de parachutistes allaient emprunter et dont il ne voulait plus qu’il lui entortille les pieds à Montauvert.
    « Je suis libre, libre », il lui arrivait de crier dans la maison qui penche, et les chaises, qui ne demandaient qu’à le soutenir, approuvaient toutes, j’en suis sûr, craquant par sympathie plus que d’habitude, et dans l’évier de la cuisine jusqu’au vieux robinet qui consentait à perdre quelques gouttes d’approbation.
    Mais il y avait cet étage condamné au-dessus de sa tête où il avait imaginé de stocker toutes ses frayeurs, celles parfois qui le faisaient tomber du lit quand, ses cauchemars le prenant à bras-le-corps, il luttait contre sa mémoire. »

    Michel Chailllou
    Le dernier des Romains
    Fayard, 2009
    13,5x21,5 ; 448 p. ; 22 €

  • Franz Kafka, Journal

    images.jpg“Celui qui, vivant, ne vient pas à bout de la vie, a besoin d’une main pour écarter un peu le désespoir que lui cause son destin – il n’y arrive que très imparfaitement –, mais de l’autre main, il peut écrire ce qu’il voit sous les décombres, car il voit autrement et plus de choses que les autres, n’est-il pas mort de son vivant, n’est-il pas l’authentique survivant ? Ce qui suppose toutefois qu’il n’ait pas besoin de ses deux mains et de plus de choses qu’il n’en possède pour lutter contre le désespoir.”

    19 octobre 1921

    Journal, traduit par Marthe Robert, Grasset, 1981

  • Un reste de crayon

    crayon.jpgJ’ai toujours dans ma poche un reste de crayon.

    J’ignore, le plus souvent,  d’où il vient.

    Lorsqu’il n’est pas dans ma poche, je le retrouve entre les feuillets d’un livre, marquant la page où une autre affaire m’a entraîné à quitter sa lecture. Cette autre affaire peut être la lecture d’un second livre, auquel cas il me faut trouver un nouveau bout de crayon. Ce n’est pas toujours facile. Je me résout souvent au porte-mines en plastique, même si c’est, évidemment, beaucoup moins bien.

    Je le retrouve aussi souvent au fonds de mon cartable, entre un carnet et un livre, dans une chemise en carton ou sous mon étui à lunettes. Il est malin, il se faufile dans les plis du vieux cuir tout usé, mais je le repère très vite, il le sait.

    Quand je pars pour plusieurs jours, je le range, avec mon stylo plume et une gomme, dans un vieux plumier métallique fermé par un gros élastique.

    Je glisse toujours un reste de crayon dans mes carnets de voyage et autres guides. C’est très pratique pour marquer des impressions, noter des mots dont nous n’avons pas compris le sens et que nous pourrons retrouver dans le dictionnaire le soir à l’étape, ou tracer des circuits.

     

    extrait d'un travail en cours

  • Blaine au Mac un cri, un tri, c'est aujourd'hui

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